PREM RAWAT

Discours donné au Centre de Conférences des Nations Unies, Bangkok, Thaïlande, 12 septembre 2002

Prem Rawat - talks on Inner Peace

C’est un privilège et un honneur d’être ici ce soir. Et c’est un privilège et un honneur encore plus grand de parler de la paix.

La paix commence en chaque être humain.

Elle ne relève pas des institutions. C’est quelque chose qu’on doit ressentir. C’est une chose qui doit être ressentie dans le cœur de chaque personne

 

 

Nous faisons tant de choses pour essayer d’avoir un certain confort. Nous faisons tant de choses pour avoir une vie meilleure.

Chacun tente, par tous les moyens, de s’améliorer. Et pourtant, nous prenons si peu le temps de comprendre la force qui est à l’origine de tout ça. Qu’est-ce qui en vous et moi, qu’est-ce qui en chacun de nous, d’où que nous soyons, nous pousse, nous force à évoluer vers quelque chose de meilleur ? A être plus satisfait, à être plus heureux, à trouver plus de paix ?

 

Peut-être avons-nous besoin de comprendre ce qui met en œuvre cette incroyable poussée qui vient de l’intérieur, parce que je sens vraiment qu’à l’intérieur de chacun de nous – et je ne fais d’exception pour personne – la paix est comme une graine, en sommeil dans le désert, qui attend de germer.

Elle ne fait pas de distinction. Pour elle, qu’importe que vous soyez riche ou pauvre ; qu’importe votre religion. Peu importe si vous êtes gros, peu importe si vous êtes maigre. Et peu lui importe le pays où vous vivez.

 

Mais la chose dont elle se préoccupe vraiment, c’est l’eau.Tout comme dans le désert. Il y a ces graines enfouies, qui attendent. Elles attendent le bon moment. Elles attendent l’occasion, le moment où l’eau va effectivement arriver.

Dans votre cœur, dans votre cœur aussi, repose une graine qui attend et qui n’a qu’un seul désir : être comblée. Comblée. Que sa soif de paix soit étanchée. Pour qu’à nouveau elle se sente entière. Et non pas morcelée, non pas divisée par toutes les questions qui envahissent notre vie.

 

Prem Rawat - discourses on Inner Knowledge, Peace at United Nations in Bangkok

Nous respirons, et chaque souffle apporte la possibilité d’être comblé.

Pour moi, ce souffle qui vient habiter tant de gens présents sur cette planète, si doucement, si silencieusement, nous crie haut et clair un message. Et quel est ce message ? Maintenant ! ! MAINTENANT ! ! ! Dans ta vie, sois comblé. Maintenant, dans ta vie, trouve cette paix. Maintenant, dans ta vie, trouve cette joie ! La joie. La joie qui n’est pas provoquée pas des catalyseurs extérieurs, mais qui vient du fait qu’on a trouvé la plénitude en soi. Parce que, voilà ce qu’est la paix. Et elle n’est pas à l’extérieur. La paix se trouve dans le cœur de chaque être humain.

 

 

L’absence de guerre n’est pas la paix. Parce que ce sont les gens, c’est nous – c’est nous qui commençons les guerres. Quand les divergences prennent trop d’importance et que l’intolérance – l’intolérance – atteint des proportions démesurées, alors des guerres éclatent. Quand je n’arrive plus à avoir autant de respect pour l’autre que pour moi-même, alors il y a la guerre.  Quand les causes à défendre, quand les raisons deviennent plus importantes que le caractère sacré de la paix, il y a la guerre. Quand je n’ai pas conscience de la valeur – la valeur – du fait d’être en vie, alors il y a la guerre.

 

Et croyez-moi, chaque fois que la guerre éclate à l’extérieur, elle a d’abord commencé à l’intérieur.

Et la guerre intérieure est bien plus dangereuse parce que c’est un feu qui pourrait bien ne jamais s’éteindre. Il peut continuer à faire rage, sans fin. Dans un combat qui se livre à l’extérieur, on peut au moins entendre du bruit, mais dans la bataille qui se livre à l’intérieur, vous n’entendrez peut-être pas le moindre bruissement. Pour la bataille à l’extérieur, on peut trouver des stratégies mais la bataille intérieure pourrait durer indéfiniment sans que personne ne tente seulement de négocier.

Hé ! Stop ! C’est le temps qui vous est donné sur terre. C’est votre chance d’être en vie.

 

 

De mon point de vue, quand la paix commence à naître en moi, qu’elle m’envahit et me contrôle – parce que je lui ai permis de s’épanouir – alors elle devient possible à l’extérieur. Dans ces conditions, cette paix est non seulement possible pour moi mais elle devient réelle, parce que je l’ai ressentie.

Parce qu’il s’agit d’appréciation. Ce n’est pas une affaire de mots.

 

 

 

Préoccupez-vous donc de la guerre ici. Faites la paix, ici. Et vous verrez la paix s’installer.

Car parmi toutes les choses que nous avons essayées, il en est une à la quelle nous n’avons jamais donné de chance. Et la chose qu’on n’a pas essayée dans ce monde, c’est la paix.

Et je ne dirai pas que le temps de la paix est venu. Car c’est toujours le moment pour la paix. Ca l’a toujours été, ça l’est toujours et, devinez quoi : ça le sera toujours. La paix est toujours la bienvenue, parce que je suis la graine qui sommeille dans le désert. Et j’attends, à chaque seconde, à chaque minute : Viens, pluie, viens. Je suis prêt. Et pas uniquement le matin : je n’ai rien programmé. JE N’AI PAS DE PROGRAMME. Je t’attends. Voilà mon programme ! !

Encore une fois, la reconnaissance est un ressenti. En quoi croyez-vous ? En ce que vous ressentez ou dans les mots ? Parce que si vous ressentez, vous n’avez pas besoin du mot. Qui s’en inquiète ? Vous ressentez ! ! Et si vous avez le mot, cela ne veut pas dire forcément que vous avez le ressenti. Les deux ne sont pas liés. C’est pour cela qu’on voit partout des gens qui disent « Paix, paix, paix, paix… »… et que rien ne se passe.

 

La confiance et la foi. Nous avons l’intelligence – je ne sais pas quelle dose d’intelligence peut bien avoir cette petite graine –. On pourrait penser qu’avec toute cette intelligence, on saurait ce que signifie la confiance. Mais nous ne le savons pas. Alors, c’est auprès de la graine que nous devons apprendre la confiance.

Parce que cette graine est là, dans le désert. Et dans toute cette immensité, la seule chose qui me paraisse évidente c’est qu’il n’y a pas de pluie. D’accord ? Et, devinez… c’est justement ce qu’elle attend : la pluie. Le seul et unique lien qui existe ici, c’est la confiance en la pluie. Et d’une façon ou d’une autre, la pluie finit par venir. Elle vient.

 

J’ai le sentiment que cette graine en sait plus que moi sur la confiance. J’ai étudié la météorologie. Cela me fascine. J’aime ça. Mais j’ai le sentiment que cette graine en sait plus que moi sur la pluie. Parce que pour moi, c’est seulement un centre d’intérêt. Pour la graine, c’est toute sa vie. Moi, je suis simplement fasciné par la pluie. Pour la graine, son existence en dépend.

Alors l’expert, c’est la graine, pas moi.

 

Comme cette graine, je veux tout apprendre sur cette pluie de paix qui vient dans mon désert. Parce que, voyez vous, au bout du compte, ma vie en dépend aussi.

Et si je veux être un expert, peut-être devrais-je être un expert en paix. Et si je veux étudier quelque chose, peut-être devrais-je étudier la paix. Et si je veux être fasciné par quelque chose, peut-être pourrais-je être fasciné par la paix. Et avoir cette confiance dans mon cœur que, tout comme la pluie, la paix viendra dans ma vie aussi.

 

Prem Rawat speaks of Inner Peace

C’est mon message. C’est pour cela que je voyage et que je dis aux gens : Regardez en vous. Et si vous avez besoin d’aide pour regarder en vous, je peux vous aider. Je peux vous aider. Mais la confiance doit venir de vous, de l’intérieur.

Et oui, il doit y avoir la paix dans la vie de chacun.

Alors merci beaucoup. Cela a été un grand honneur et un grand privilège de parler ici ce soir.

Merci.